Biographie
En 1974, lors d’un premier voyage au Nunavik, Marc Fugère découvre l’art inuit. Les vingt-cinq années qui suivent sont l’occasion de parcourir les grands espaces nordiques et de s’initier à la sculpture auprès des artistes inuit.
Autodidacte, il s’intéresse à la géologie et choisit la pierre et le métal comme médiums d’expression. Le passage à l’an 2000 est pour lui le départ d’une fructueuse carrière.
Marc Fugère a participé à plus de soixante expositions collectives au Québec et en Europe. Cinq expositions solos lui ont été consacrées. Son exposition « Qui, Regard identitaire » a circulé au Québec, notamment à la Maison du Granit où il est artiste invité en 2011.
Son travail est reconnu par la Société Nationale des Beaux-Arts de France qui lui remet un prix spécial lors de son Salon International tenu au Carrousel du Musée du Louvre à Paris en 2007, et la Société académique « Arts, Sciences, Lettres » de Paris lui décerne une médaille d’étain en 2012. Il a participé à plusieurs symposiums et réalisé six sculptures publiques au Québec et en France.
Afin de mieux faire connaître l’art inuit et le travail de la pierre, il collabore avec le Musée National des Beaux-Arts du Québec en 2006 et 2014 ainsi qu’avec l’Université du Québec à Trois-Rivières en 2010.
Il est membre du RAAV et du Conseil de la Sculpture du Québec.
Marc Fugère est originaire de Québec et son atelier est installé dans Charlevoix où il habite.
Démarche artistique
Le travail de la pierre et du métal exige force et patience dans l’exécution. Cette lenteur imposée devient chez Marc Fugère une invitation à la réflexion.
« La pierre qui forme la croûte terrestre n’est-elle pas le symbole d’une évolution lente et solide, accompagnée parfois de malheureux soubresauts ? N’est-ce pas là l’humanité elle-même, cette évolution lente de l’homme ? Pas celle de la science ou des religions, mais celle de la conscience de participer à l’espace-temps, ne serait-ce que le temps d’une vie ». Voilà le regard qu’il porte sur la vie et qui se reflète dans son œuvre. Exprimer l’intangible de notre monde et les sentiments qui nous animent demeure la trame de sa création.
Son travail porte sur la symbiose entre la matière et le sujet. « La pierre, matériau millénaire chargé d’histoire, à l’aspect brut et inerte, peut-elle exprimer la subtilité des émotions humaines », se demande-t-il ? De cette recherche naissent des sculptures épurées à la limite du figuratif et souvent abstraites.
La démarche de Fugère consiste à mettre dans l’espace l’humain comme individu avec toute son intériorité et ses questionnements. Par l’usage de la pierre et du métal, il nous présente une sculpture classique par soustraction et assemblage, de petits et grands formats qui cherchent à entrer en relation avec le spectateur à la fois par la forme et le propos.